Dans un musée, jouer sur les espaces et les ambiances plutôt que sur une multiplication d’objets et d’explications n’est pas un pari gagné d’avance. L’exposition QIN du Musée d’histoire de Berne et la récente rénovation du Musée international de la Croix-Rouge à Genève sont deux excellents exemples de mises en scènes réussies, où les textures et les jeux de lumière guident le spectateur avec efficacité.
QIN l’empereur éternel et ses guerriers de terre cuite
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Alors que face au gigantisme de son objet, l’armée de terre cuite de l’empereur Qin, on s’attend à une alignée de statues reconstituant une partie du mausolée dont elles sont extraites, le Musée d’histoire de Berne surprend le spectateur en ne lui montrant qu’une poignée d’entre elles. Ce parti pris de ne pas assommer le visiteur par une débauche de pièces est judicieux. L’exposition est plutôt construite comme un parcours plus axé sur les enjeux archéologiques et historiques de cette découverte que sur une description plate des contenus eux-mêmes. La déambulation en est donc d’autant plus passionnante qu’on se rend compte petit à petit que l’on en sait finalement très peu sur ce pan impressionnant de l’histoire de l’humanité.
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Croix-Rouge, l’aventure humanitaire
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Plutôt que de se poser en lieu de mémoire des activités du CICR (le musée est situé dans le siège historique de la Croix-Rouge) et tresser les lauriers éternels d’Henri Dunant, le musée fait également le pari de surprendre le visiteur. Non seulement il se permet de ne pas retracer lourdement tout l’historique de l’institution, de ne pas recenser toutes les réussites et engagements, de ne pas placer la Croix-Rouge au centre du cheminement du visiteur, mais il construit l’exposition comme un parcours, guidé par une douzaine de “témoins”. La première rencontre avec ces derniers est un peu déconcertante, mais on comprend ensuite leur rôle quand on les retrouve, répartis dans les salles du musée, sous la forme d’écrans qui s’animent au passage du spectateur et récitent leurs “témoignages” aussi divers que leurs personnalités.
Tourné vers le présent, le musée expose les missions du CICR. Pas les missions historiques, mais les missions du présent et du futur. De fait, ce parcours n’est pas linéaire, mais divisé en trois “chapitres” que le visiteur est libre d’aborder dans l’ordre qu’il souhaite :
- Défendre la dignité humaine : conflits, diplomatie, secours médicaux, respect des conventions
- Reconstruire le lien familial : listes de prisonniers, de victimes, d’orphelins
- Limiter les risques naturels : aide en cas de catastrophe, prévention
Fil rouge de l’exposition, la présence des témoins permet de pondérer les très beaux espaces épurés d’autant de touches d’une humanité qui se veut le centre de l’engagement du CICR.
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Note : l’exposition genevoise est permanente, mais l’exposition QIN est à voir jusqu’au 17 novembre !
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