Les Gripen ne voleront pas dans le ciel Suisse : par 53.4% des voix, le peuple suisse a désavoué le département de la défense ce 18 mai 2014. Dans un pays où les votes sont souvent le théâtre d’un clivage entre cantons latins et germanophones, le résultat témoigne plutôt d’un militarisme dont l’hétérogénéité ne coïncide pas complètement avec le Röstigraben.
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Topographie d’une Suisse diversement militariste
Ce graphique visualise la position des 26 cantons suisses (aires des cercles proportionnelles à leur population) sur deux axes : Horizontalement, le résultat que fait le Gripen lors du vote du 18 mai. Verticalement le pourcentage de conscrits déclarés aptes au service militaire. Tous les cantons romands sont dans le camp du NON au Gripen comme dans celui des cantons où l’armée est peu populaire auprès des jeunes. Mais ils sont rejoints dans ce groupe par d’importants cantons germanophones (Berne, Zurich, Schaffouse et les deux Bâle) et par le Tessin. Un autre Röstigraben, celui du militarisme, se dessine-t-il ?
Comparaison avec le vote de 1993 sur le F/A-18 Hornet
L’axe horizontal exprime les mêmes données que dans le graphique précédent, auxquelles sont comparées, sur l’axe vertical, le degré d’approbation des 26 cantons à l’achat des avions de combat F/A-18, lors du vote de juin 1993. Ici, le lien est immédiat, les positions relatives n’ont quasiment pas changé si ce n’est qu’elles se sont toutes déplacées dans un même mouvement vers le NON. En 1993, seuls 5 cantons avaient voté majoritairement contre l’achat d’avions de combat (Genève, Tessin, Jura et les deux Bâle). Aujourd’hui, même si les cantons majoritairement favorables à l’achat du JAS-39 Gripen restent plus nombreux, ils totalisent une population nettement inférieure aux cantons majoritairement opposés.
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