À sa devise “Politiquement correct s’abstenir”, le média online de l’ancien professeur de sociologie des médias genevois Uli Windisch pourrait bien ajouter “Juridiquement correct s’abstenir”. Offrant une tribune très personnelle à son fondateur néo-conservateur ainsi qu’à une petite palette d’invités partageant sa ligne politique réactionnaire, dont Pascal Décaillet et Philippe Barraud, “Les Observateurs” joue un jeu ambigu puisqu’il se permet unilatéralement de copier, plusieurs fois par jour, des articles tirés de sites internets de médias francophones.
Un plagiat systématique
Ce vendredi 13 décembre 2013, quelle n’est pas la surprise du rédacteur en chef du HuffingtonPost.fr, Paul Ackermann (à suivre sur Twitter) de constater qu’un article de son média publié ce matin a été copié/collé sur le site du média genevois.
C’est l’occasion de constater que la très grande majorité des nouvelles publiées sur le site “Les Observateurs” sont de simples copies : seuls quelques articles identifiés avec un discret et peu courageux “La rédaction” semblent être du fait du site suisse, dont cette “rédaction” n’est d’ailleurs pas explicitée ! Rien que pour ce seul 13 décembre on dénombre un vingtaine de notes et 1055 articles pompés sur d’autres sites. Un petit tour sur Google nous montre assez rapidement que le spectre des victimes est aussi large que l’entier du paysage médiatique francophone en ligne. À noter que tous les articles ne sont pas plagiés de la même façon puisque dans le “flux” on trouve des milliers d’articles “automatisés” qui renvoient, après un court extrait, au site original alors que d’autres, à l’exemple de celui qui a attiré l’attention du Huffington Post, sont entièrement plagiés sans références !
Quelle déontologie journalistique ?
Cette forme de plagiat tombe sous le coup de la loi. Se pose dès lors la question de la responsabilité de l’éditeur principal, et seul mentionné dans les “à-propos” du site, Uli Windisch. Un professeur de sociologie (Université de Genève), spécialisé (vraiment?) en sciences de la communication et des médias ignore-t-il vraiment les bases de la déontologie ? Le seul échappatoire est peut-être de clamer que le site “Les Observateurs” se contente d’être un blog sans prétentions journalistiques, qui “re-bloguerait” des contenus diffusés gratuitement… mais avec son budget opaque à six (peut-être bien sept) chiffres (voir la vidéo RTS ci-dessous), cette explication ne semble pas tenable.
Au fait, la ligne éditoriale de “Les Observateurs” n’est-elle pas justement la critique de ces vilains-médias-qui-nous-mentent ?
[Mise à jour 13 décembre] La page copiée a été supprimées du site “Les Observateurs”. Visiblement, d’autres pages ont également été supprimées puisque des liens de la page d’accueil renvoient sur des erreurs 404.
[Mise à jour 14 décembre _1] “Les Observateurs” répondent à ce billet (voir commentaires ci-dessous) en invoquant une erreur technique. Leur réponse est rapidement rendue inaccessible, puis par la suite déplacée, retrouvez-là ici.
[Mise à jour 14 décembre _2] Il n’est désormais plus possible de remonter à plus de 4-5 pages de “flux” sur le site “Les Observateurs” (= env. 400 “articles”), alors qu’il était hier possible d’accéder à tous les “articles” du jour (preuve en est que j’avais remonté 11 pages pour compter les 1055 estampillés “13 décembre”, vendredi vers 14h00). Est-ce que tous les “articles” de flux antérieurs au 13 décembre ont été supprimés ? Cela est confirmé par les résultats de recherche Google qui renvoient vers des pages supprimées, mais toujours indexées et disponibles dans le cache de Google (exemple ci-contre). Autre nouveauté, chaque “article” du flux commence désormais par la mention de la source et se termine par un avertissement “Cet article est issu d’une reprise informatique…!“
[Mise à jour 14 décembre _3] Dans une réponse plus circonstanciée (voir commentaire ci-dessous), “Les Observateurs” (non signé) expliquent leur fonctionnement vis-à-vis du “pompage” de flux comme une façon de rester un “observateur” des médias traditionnels. Reste à en expliquer l’aspect massif, ainsi que la plus-value réelle qu’apporte cette ligne éditoriale (et non en termes de référencement Google et augmentation artificielle du nombre de pages vues).
[Mise à jour 16 décembre] Mise en ligne d’une réponse de la part de “Les Observateurs” (toujours non signée, à croire que ce média est réellement complètement automatisé), qui montre, non sans humour, à quel point la théorie du complot est vivace au sein de la rédaction (à l’encontre des médias “mainstream” romands, persécuteurs de tous les instants) qui surréagit à trois tweets et témoigne des largesses financières de la holding de Tito Tettamanti qui finance un collaborateur pour passer le week-end à répondre à un vulgaire blogueur. [N.B.: à partir de maintenant, les commentaires de “Les Observateurs” ne seront plus validés ci-dessous que s’ils sont signés personnellement d’un membre avéré de la rédaction. La réponse en question reprend suffisamment ma biographie pour que mon interlocuteur en dévoile un peu de la sienne.]
A mon avis il s’agit d’une erreur du script du Huff post, s’il balance l’entier de son article sur son flux RSS, c’est clair, le serveur va tout prendre. Les sites pros ne donnent pas leurs articles en grand d’ordinaire.
Autant je fréquente assez le web pour savoir que les flux de médias sont largement repris, autant je trouve l’ampleur de cet exemple incroyable : près de 2000 articles par jour, c’est un chiffre imposant, probablement dans le seul but de servir le référencement (excellent) du site en question. Cette course au référencement avec les contenus des autres me pose problème dans le cas d’un site de média, en particulier d’un média dont la raison d’existence est de se positionner comme un média qui ne fait pas dans le “conformisme” (de tous ces journaux “de gauche”)…
Étonnant que cela fonctionne pour le référencement du site, j’ai toujours lu sur les sites SEO que Google n’aimait pas les simples copier/coller et qu’il avait tendance à privilégier l’original à la copie dans ses résultats de recherche…
Ca je ne saurai dire, je suis surpris comme vous. Font-ils cela depuis longtemps ? Une chose encore, si mes souvenirs d’études sont exacts, reproduire de courts extraits est légal. Mais là, apparemment, il s’agit d’autre chose.
Veuillez trouver notre réponse ici http://www.lesobservateurs.ch/?p=73931
Erreur ici http://www.lesobservateurs.ch/2013/12/14/annonce-probleme-informatique/ …
Merci beaucoup pour votre réponse. [Note aux lecteurs: suite à votre changement d’URL, la réponse “Les Observateurs” est donc bien ici]
Je comprends tout à fait la question technique. Elle n’est toutefois que la conséquence de votre pratique étrange et intensive de récupération de flux. Est-ce que cela fait partie de votre ligne éditoriale ? À mon sens, ce n’est pas forcément gênant dans le cadre d’un blog qui veut promouvoir des blogs “amis”, mais dans le cadre journalistique, c’est plus qu’étrange, non ?
Je me réjouis de savoir comment ils justifieront la proximité entre ces deux articles:
– http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/12/01016-20131212ARTFIG00612-malika-sorel-sutter-une-veritable-police-de-la-pensee.php
– http://www.lesobservateurs.ch/2013/12/13/malika-sorel-sutter-il-faut-traquer-les-francais-de-souche/
La thèse du RSS qui déraille est un peu compliquée à tenir, sauf si leur RSS ajoute de l’italique et du gras là où il faut.
Ce qui signifie que le travail a été fait consciemment, à la main. Et aussi que le/la “journaliste” a ajouté un “Lire la suite” sous un article intégralement pompé qui n’en a donc plus, de suite!
À leur décharge, l’article commence par un “Dans le Figaro” qui n’excuse ni la récupération de l’article ni celle de l’image, qui a été passée en noir-blanc. C’est peut-être presque plus sur l’image que ça me choque, parce que le droit d’auteur y est encore plus évident, même s’il est souvent bafoué sur internet (mais sauf erreurs grossières, les sites de médias y sont généralement attentifs).
Afin de tester également leur pratique du “dialogue” j’ai posté le commentaire suivant sur leur annonce de “problème technique” :
“Pourriez-vous définir rarissime ?
Et nous en dire un peu plus sur votre politique de sources ?
Merci.”
J’attends avec impatience de voir s’ils vont publier ce commentaire et éventuellement y répondre.
Ca me paraît excessif de parler de plagiat, systématique de surcroît. Mais il y a un vrai problème de conception du site des Observateurs, et on ne passe pas si facilement que cela de la théorie universitaire des médias à la pratique.
A l’origine, c’était un site qui entendait, légitimement, offrir une plateforme d’expression suisse au courant en vogue de la “droite d’opposition” qui ne comptait alors que quelques individualités peu commodes (comme cela s’est vérifié avec le refus de Décaillet et le rapide retrait de Barraud de rejoindre l’entreprise). Très rapidement il est tombé dans une facilité que je croyais réservée à la gauche romande (à l’exception de domainepublic.ch): parler de l’actualité française ou internationale, tellement plus excitantes, et même carrément dans une optique franco-française.
Mais depuis que Windisch a découvert le flux de syndication et ses possibilités, c’est bien pire. Aujourd’hui, dans une confusion généralisée, Les Obeservateurs c’est: 1) un site qui publie un certain nombre d’articles originaux conformémeent à son objectif premier 2) un portail qui reprend in extenso des articles publiés ailleurs par leurs collaborateurs ou amis, avec leur accord; rien à objecter à cela si c’est clair 3) un agrégateur attrape-tout qui navigue entre l’automatisme et l’adolescent hyperactif, avec une amorc suivie du lien vers la source. Et je suis d’accord avec l’analyse que le but est aussi de gonfler artificiellement l’audience du site.
Le problème c’est que ni sur le site, ni dans le flux publié par Les Obs il n’est possible de trier, pour ne lire que la catégorie 1) ou au moins éliminer la catégorie 3).
C’est ma pratique du web mais aussi le contre-exemple des Observateurs qui m’a amené, dans la dernière version de swissroll.info, à distinguer trois parties: les articles des auteurs; leurs posts (sur Google+ en l’occurrence); et des agrégateurs thématiques, les Webmix (en l’état ils sont automatisés, mais le Kiosque de Domaine Public montre qu’il est aussi facile de réaliser une sélection manuelle, à plus haute valeur ajoutée).
Et non, je ne comprends pas non plus ou passent les sommes très excessives que Windisch a rassemblées pour un résultat pareil…
Merci beaucoup pour ce développement tout à fait précis ! On est en effet en présence de trois types de contenus : (1) des articles originaux, (2) des articles repris et (3) un flux qui agrège tout et rien. Je distinguerais même, dans la catégorie 2, des articles repris tels quels et des articles modifiés ou commentés. En soi, reprendre un article et le commenter ne me dérange pas particulièrement,… du moins pour un blogueur… Mais les reprendre tels quels, sans sources, avec des images, etc…, c’est beaucoup plus problématique et entre à mon avis dans la catégorie du plagiat.
Bravo pour votre blog Swissroll. Même si j’ai personnellement assez peu de goût pour ce genre d’outils (sans pour autant trouver bizarre que d’autres les utilisent), celui-ci a le mérite d’être personnel et de bonne qualité !
Bonjour,
À titre personnel je n’apprécie pas spécialement lesObs non plus.
Cependant, je trouve que votre article est racoleur. J’entends par là que ma foi c’est une pratique courante dans le web de ressortir et pointer des extraits d’articles du moment que la loi fédérale est respectée (ce qui me semble être le cas dans toutes les brèves que j’ai consulté par curiosité). Prenez plutôt l’exemple sur du blogue de ravagés, reduitnational.com qui lui ne s’embarrasse bien peu de faire du copier-coller complet d’articles qui traînent sur le web (bien qu’il mette la source au fond), c’est assez systématique.
Alors je veux bien que lesobs ait eu un raté dans leur système d’agrégation, mais faire mousser twitter pour un flux chancelant ça me semble exagéré et s’acharner sans raison si ce n’est de la pure nuisance gratuite . Le site est loin d’être parfait, mais tout de même quand je vois mon twitter rempli d’appels (type celui de Magali Philip) à la délation ou à la guerre) à destination de tous les rédacs-chefs romands, je trouve ça du niveau de bac à sable et assez pathétique.
Il me semble important d’avoir une pluralité d’opinion qui traîne dans le paysage romand et ce n’est certainement pas en tirant dans les pattes des plus petits pour une incompétance informatique (qu’on les déteste ou pas, là n’est pas la raison) qu’on se grandit dans un débat pour les contrer.
Permettez cette franchise.
Merci pour votre témoignage ! Vous n’aurez pas été sans remarquer que je ne critique pas les blogs ou sites personnels qui exploitent des flux de médias, je répète à plusieurs reprise dans le billet et en commentaires que ce qui est est foncièrement malsain, c’est que ce procédé soit mis en œuvre par un média, dirigé par une référence en la matière, avec un budget de plusieurs centaines de milliers de francs par année !
En soi, la pratique de reprendre des flux est un peu ridicule, mais qu’un média s’y adonne est plus inquiétant !
Et si j’y consacre un billet et la publicité qui s’en suit, c’est parce que je suis préoccupé (comme M. Windisch en apparence) par la qualité de nos médias suisse romands !
PS: au passage, vous parlez de respect de “loi fédérale”, mais il n’est pas sûr que cela soit de son autorité, en particulier dans le cas de violation de la propriété intellectuelle du HuffingtPost.
Je prends bonne note.
Cependant, pour moi, l’argument de la reprise sans scrupule ne tient pas. Que font nos “gros” médias si ce n’est pour une grande partie que d’acheter des dépêches de l’AFP/ATS, les traduire éventuellement et la limite les augmenter un poil pour qu’elles ne se ressemblent pas toutes sur la nébuleuse des sites romands (tdp, matin, 20minutes, etc…).
Je veux dire. Quand j’ouvre un journal imprimé, sur la rubrique internationale, le tout signé de “ATS”, je me dis que finalement c’est faire des mauvais procès d’intention aux autres tout en oubliant que la presse du net ou matérielle fonctionne la même chose. RSS ou dépêches d’agence seul le prix et le nom change. In fine, lorsque c’est cité conformément à la loi, ça ne me fait pas bondir. Le net a le formidable avantage de donner accès, à toutes les bourses à une pluralité de news libres, non sélectionnées/cloisonnées/formatées/censurées par la presse aux mains d’actionnaires/intérêts qu’ils ne faut pas trop bousculer. Après “plagiat”… franchement… c’est pas comme s’ils s’en foutaient pompeusement et ne prenaient pas de mesures pour ajuster le tir. Quant à moi, j’en prend acte et suis rassuré par leurs explications.
Au moins, désormais ils ajoutent un “récupéré par robot informatique” c’est désormais clair.
Il est de la responsabilité de chacun de trier ensuite l’information et je trouve que c’est sain. A la limite pour comparaison scotchée, Google actualité ne fait que ça, et ça n’offusque plus grand monde.
Absolument, je suis le premier attristé par la course aux dépêches AFP/Reuters/ATS de certains médias, mais c’est un service qui permet aux “petits” de rester à la page, et ils paient pour ça !
Monsieur,
Nous sommes très heureux de faire l’objet d’une telle vigilance, avec un délai de réaction remarquable de moins de 7 heures après la mise en place de la norme problématique, nous nous sentons avantageusement soutenus et protégés de nos erreurs par nos lecteurs. Merci de tout coeur.
Votre conception du “cadre journalistique” vous appartient et nous la respectons.
Comme dit ici (http://www.lesobservateurs.ch/2013/12/14/annonce-probleme-informatique/#comment-17385) Lesobservateurs.ch ont pour vocation première d’observer. C’est pourquoi nous offrons à nos lecteurs, en plus d’une sélection d’articles originaux, un panorama des principales publications périodiques disponibles sur internet fondé sur une sélection d’articles (brèves) et une sélection de sites (flux). Cette dernière, mise en place de façon définitive hier, a connu le problème relevé par M. Ackermann.
Contrairement à ce qui peut se lire sur Twitter, la reproduction de citations contextualisées et d’extraits d’articles journalistiques est conforme à la Loi fédérale sur le droit d’auteur et les droits voisins.
Notre agrégation de flux s’apparente donc à une revue de presse. L’ampleur que vous avez pu constater ne fait que correspondre à la masse de productions disponibles sur internet. Nous ne faisons que tailler dans le gras pour faciliter la tâche de nos lecteurs.
Concernant l’article du Figaro, vous trouverez notre réponse ici https://twitter.com/LesObs_ch/status/411864664377540609
Concernant l’image, vous trouverez notre réponse ici https://twitter.com/LesObs_ch/status/411877123318509568
Devant l’ampleur du problème résultant de notre erreur de programmation et les réactions de nos lecteurs, nous avons été contraints de supprimer un grand nombre d’article afin de mettre fin au plus vite au dommage éventuel subi par M. Ackermann et d’autres éditeurs éventuels. En phase de test annoncée (il en reste des traces non effacées ici https://twitter.com/LesObs_ch/status/411877123318509568 ou là https://twitter.com/LesObs_ch/status/410376994908434432) et sachant nos lecteurs particulièrement compréhensifs, nous n’avons pas hésité.
Contrairement à ce qu’affirme M. Brutsch, 2 et 3 peuvent se distinguer en cliquant sur les catégories mentionnées en haut de la page d’accueil. 3 ne figure pas en page d’accueil. En ce qui nous concerne, la sélection des sites repris en flux est relevante en ce qu’elle reflète les tendances de l’information quotidienne.
Enfin, pour conclure, de notre point de vue et il est toujours possible que nous nous trompions, votre conception du plagiat ne paraît pas être celle comprise par le droit suisse. Si d’aventure, vous disposiez de documents à ce propos dont nous ignorerions tout, nous serions heureux d’en prendre connaissance pour nous y conformer.
Bien à vous.
Merci beaucoup pour ces remarques circonstanciées ! Nous ne nous entendrons probablement pas sur vos principes de base (la récupération d’une telle masse de flux et leur justification qui semble en opposition avec votre ligne éditoriale rejetant les médias “mainstream”), mais votre réactivité vous honore et me réjouis.
Bien à vous.
Je me réjouis de voir si les changements que vous annoncez se traduisent dans le flux de syndication (et ça a l’air d’être le cas: je n’ai soudain qu’un seul élément en provenance des Obs, au lieux des dizaines habituels, le plus souvent des reprises du Matin ou de 20 Minutes…)!
Ah bon, si on réutilise une image déjà manifestement plagiée et sans crédits, on est blanchi de toute accusation (voir votre exemple cité, sur tweeter) ? Quelle malhonnêteté intellectuelle ! Tout le réquisitoire des Observateurs n’est qu’une insulte à toutes les personnes qui gagnent leur vie par la création originale (de photos, textes, etc…) !
Et quand vous parlez d’une “sélection relevante” de sites repris en flux, il faudra m’expliquer en quoi on peut justifier que 1000 ou 2000 articles par jour peuvent être considéré comme une “sélection” !
Nous serons certainement très heureux de vous entendre sur la façon de débusquer des crédits sur une photo qui n’en porte pas. Le matériel libre de droit existe sur internet.
Notre sélection porte en effet sur les sites. 2000 brèves sont bien peu de choses par rapport à ce qui se publie quotidiennement.
Non mais vous rigolez ou bien ? L’exemple donné dans le commentaire de Friedli (14/12/2013 14:07) est limpide : l’image originale (et créditée !) de Marika Sorel est sur le site du Figaro. Elle est plagiée (sans crédits) par le blog (je-suis-stupide-…) que vous copiez ensuite (sans mention du blog lui-même mais avec la mention du Figaro, ce qui prouve que vous avez eu accès à l’article et donc à la photo originale) !
Bien sûr qu’il existe du matériel libre de droit sur internet, mais ce cas précis est un exemple évident de non-respect de la propriété intellectuelle. Que cette violation soit volontaire ou pas ne change rien aux faits.
La brève nous parvient éditée sans image, nous n’avons pas besoin de nous rendre à la source. Puis Google image par mot-clé pour en trouver une libre de crédits, ce qui est le cas ici. Vous n’allez pas nous croire, mais le fait que l’image soit ici la même en noir est totalement fortuit.
Non mais là vous êtes extraordinaires, “c’est la machine qui a fait c’est pas moi” ! Comme Le Figaro est crédité sur votre article alors qu’il ne l’est pas sur le blog que vous avez pompé, il y a forcément eu édition de votre part. Et Google image ne résout rien, parce qu’une image sans crédit n’est pas forcément libre de droits (si elle a été plagiée par exemple… comme c’est le cas ici).
Monsieur,
Pour quittancer, nous comprenons bien vos raisons et vous remercions pour cette discussion précieuse et enrichissante.
On peut certainement ne pas s’accorder en tout avec les médias “mainstream” et ne pas s’épargner le devoir de les observer, je pense que vous ne nous contredirez pas sur ce point.
Meilleures salutations.
De mon point de vue, il y a deux tristes conclusions à cette affaire. Elle dépassent largement le cadre du site Les Observateurs.ch et les questions d’interprétation sur ce qui est plagiat ou droit de citation.
Premièrement, je suis extrêmement déçu de voir cette pratique importante de la reprise des flux. Elle signifie que l’on donne trop peu de valeur à son contenu mais qu’on ne croit trop au contenu tiers. Elle signifie que l’illusion d’un site dynamique et très alimenté est préférable à site alimenté dans la mesure des possibilités des rédacteurs. Elle fait passer la masse avant l’originalité. Finalement, elle parasite les utilisateurs premiers des flux qui voient des contenus dupliqués contre leur volonté.
Secondement, il est bien triste de voir les flux RSS, qui sont des fichiers XML remplis d’informations, réduits à des sortes de tweets qui annoncent quelque chose, des vulgaires pings. Le fait que Les Observateurs s’étonnent du peu de flux complets montre à quel points les RSS sont dévalorisés. Il y a tant de chose à faire avec des RSS… à condition qu’ils contiennent de l’information! Dans un monde “normal”, on devrait pouvoir lire les informations dans son agrégateur. Si le but est de renvoyer au site, twitter et facebook le font très bien.
Si l’on veut encore un web ouvert plutôt qu’un web d’API propriétaires, on ferait bien de publier “simplement” notre propre contenu et d’offrir des RSS complets…
Il est un peu tôt pour conclure ! 😉
La moitié des articles (en mettant de coté les milliers de contenus issus des flux RSS) publiés sur le site “Les Observateurs” est constituée de reprises d’articles commentés : plutôt que de débattre du bien-fondé de la démarche “technique” de pompage-RSS, il faut déplacer le débat du côté de la qualité. Est-ce que cela vaut réellement la peine de créer un média qui ne fait que commenter des actualités (finalement, c’est le reproche que fait ci-dessus Francois Brutsch à certains médias “mainstream” suisses qui ne suivent que ce que font les autres, mais il s’applique ici aussi) ?
À mon sens, même si je n’apprécie pas la ligne éditoriale des “blogueurs invités” de “Les Observateurs”, cette face-là de son activité me semble plus cohérente et porteuse de valeur ajoutée. Il est toutefois difficile de parler de “journalisme” ou de “média”, puisqu’il ne s’agit que d’avis très personnels.
Monsieur,
Pour vous répondre à nouveau, puisque vous nous relancez et semblez prendre goût à la soudaine notoriété de ce post, s’il y a un reproche que l’on ne peut faire aux Observateurs, c’est bien celui de ne pas chercher à produire du contenu original. Permettez-nous de vous renvoyer à ce propos aux plusieurs milliers d’articles parfaitement originaux publiés ces deux dernières années sur lesobservateurs.ch. Ainsi le reproche de défaut de qualité par manque de production originale ne semble pas justifié en la matière
Comme vos Tweets, au nombre de caractères limité, permettent de rabattre des lecteurs sur votre site (https://twitter.com/GrandjeanMartin/status/411891421936107520), nos brèves permettent d’amener nos lecteurs sur le nôtre pour les inciter à consulter ce contenu original. Certains appellent cela un produit d’appel.
Cette sélection par article, de même que cette sélection par flux constituent déjà une offre en soi, et par conséquent, ce que vous appelez une plus-value, en ce qu’elle permet à nos lecteurs de voir plus clair dans les flux discontinus d’informations disponibles sur internet. C’est un digest, voilà tout.
Cela en vaut-il la peine ? Nos lecteurs sont plusieurs dizaines de milliers par jour à penser que oui.
Vous nous permettrez, en conclusion, de constater avec M. Mayoraz, que cette pratique est plus que courante et que vous n’avez trouvé à la reprocher qu’aux observateurs.ch. La totalité des médias, le blog de M. Friedli excepté, auxquels appartiennent les intervenants qui ont réagi à vos Tweets pratiquent l’agrégation de nouvelles ; il va de soi que nous nous attendons à ce que vous vous inquiétez incessamment de l’impact sur la qualité journalistique de leur production.
Nous est-il interdit d’offrir un service d’indexation à nos lecteurs sous prétexte que cela n’a pas l’heur de correspondre à l’idée que vous vous faites de ce que devrait être un blog dont vous admettez vous-même ne pas apprécier la ligne éditoriale ? Vous nous permettrez de penser que non.
Les appels à la guerre de Mme Philip à l’intention des rédactions de 24 Heures, tdg, RTS, Forum (https://twitter.com/magaliphilip/status/411492357847412736), le scoop d’un nouveau scandale du plagiat à l’Université de Genève de Mme Beaumont (https://twitter.com/EliseBeaumont/status/411527963767996417/), suite à ce qui pourrait s’apparenter à une basse manoeuvre de battage racoleur de votre part – à mille lieues de la très haute conception de vos préceptes en matière de qualité journalistique -, si nous n’étions convaincu de votre parfaite bonne foi, étaient-ils un brin exagéré ? Vous nous permettrez de penser que oui.
Ah ah, vous n’avez pas peur du ridicule en comparant les 5 tweets que j’ai rédigé depuis vendredi et contenant le lien de ce billet aux 1326 nouveaux “articles” que vous avez publié/repris dans le même intervalle ! En matière de “produit d’appel”, vous êtes bien plus forts que moi !
N’oubliez pas que, et c’est ce que je répète à longueur de commentaires, si j’ai pris l’initiative de faire un modeste billet de blog sur le sujet, c’est justement parce que vous vous positionnez comme beaucoup plus qu’un blog, mais un comme un média (“journal sur internet” pour “pluraliser les médias en Suisse romande”, selon les mots de M. Windisch) !
Nota Bene : À partir de maintenant, je vous invite à signer personnellement vos messages. Votre page “qui sommes-nous?” n’étant pas très fournie quant à l’équipe de rédaction.
Hélas, ma joie face au résultat de la retructuration en cours du site des Observateurs n’aura été que de courte durée! Car je croyais sincèrement aux assurances que nous donne ici l’aimable porte-parole de la salle des machines… Et ce week-end mon agrégateur ne recevait plus qu’un mince filet contenant les articles originaux – mais je n’en suis même pas sûr: il n’y a pas l’article de Windisch du 15.12 “De l’IVG à l’avortement: les sensibilités ont changé” que je vois sur le site. Il reste une majorité de reprises mais qui sont au moins dans le même esprit, pas les news qu’on lit déjà partout.
Mais ça vient de repartir, et pire qu’avant, des dizaines à la fois! J’espère que c’est à nouveau un problème technique qui sera rapidement réparé? Merci d’avance.
J’ai bien ri en lisant ce billet et les réactions à celui-ci! En fait, j’ai déjà soulevé plusieurs problèmes avec le blog des Observateurs.ch. Et je parle de blog, parce que je refuse de qualifier de “média d’information” un site qui se contente de commenter l’actualité (et de l’illustrer avec n’importe quelle image trouvée sur le Web sans trop se soucier des questions de copyrights ou même de la correspondance réelle entre l’image et l’article) comme n’importe quel autre blog d’opinion, de reprendre tel quel des articles publiés ailleurs ou simplement de balancer des milliers de références à des articles publiés sur le Web sur tout et n’importe quoi! Outre des pratiques de copiés-collés plus que discutables, ils ont aussi tendance à reprendre telle quelle des rumeurs qui ont pourtant été déjà démenties et démontées (lien), à mettre des informations fausses en accroche (lien), ou alors à carrément faire circuler des informations fantasmées (lien). Et on ne parle pas de la confusion parfois faite entre politiquement incorrect et déchaînement enragé de grossièreté outrancière (lien). En fait, je me suis rendue compte que le “politiquement incorrect” de ce blog est littéralement incorrect, c’est-à-dire, au sens premier du l’adjectif: inexact, voire carrément faux.
Par contre, j’ai remarqué qu’ils avaient finalement décidé de publier aussi les commentaires “critiques”, alors que dans la déclaration d’intention que M. Windisch avait publié au moment du lancement de son blog (mais indisponible actuellement), il annonçait qu’il ne laisserait pas passer les propos qualifiés de “dénigrants” (entendez: qui mettraient le doigt là où ça fait mal et qui obligeraient à le nouveau rédac-chef en herbe à rendre des comptes). Mais, il a dû se rendre compte que son blog était devenu une sorte de stamm de groupies passant leur temps à flatter lourdement les auteurs des textes, ce qui est en fait plutôt embarrassant. En effet, si on regarde les commentaires publiés entre mars 2012 et juin 2013, on se rend compte que moins de 15 personnes en ont rédigé la vaste majorité. Alors, évidemment, quand on se vante d’avoir des dizaines de milliers de visites par mois mais que s’affichent seulement une dizaine de lecteurs réguliers et actifs, ça risque quand même de finir par faire douter du succès réel de ce blog. D’ailleurs, j’ai remarqué que le widget qui recensait les commentaires des lecteurs au début du site a disparu pour un temps avant ré-apparaître récemment, maintenant qu’il est possible de publier des messages critiques….lesquels sont de plus en plus fréquents. Et aussi depuis qu’il n’est plus obligatoire de donner son vrai nom, une obligation facilement contournable, soi-dit en passant, n’importe qui pouvant se prénommer Charles Martin. Mais, c’est vrai que ça oblige aussi à se refaire une adresse email en conséquence, ce qui peut décourager pas mal de gens.
Bref, les observateurs.ch ressemblent maintenant simplement à un blog qui rencontre un peu plus de succès. Mais, s’il aspire à devenir un média d’information, il va falloir que ses responsables commencent à faire du vrai journalisme.
Si quelques ratés sont certainement à déplorer sur le site des Obs (quel site n’a pas ses ratés?) que dire de ces milliers d’articles qui sont des copier/coller d’agences de presse qui elles-mêmes ont copier/coller les communiqués de presse d’agences gouvernementales.
C’est le monde politico-médiatique dans son ensemble qui vit en vase clos et s’auto-cite dans un cercle sans fin essayant désespérément de maintenir une réalité à laquelle les citoyens croient de moins en moins.
Les Obs représentent, malgré quelques défauts il est vrai, plutôt un rafraîchissement dans cette atmosphère auto-satisfaite et conformiste.
Personnellement plutôt de droite (vous l’aurez compris) je suis notamment abonné à “Gauche Hebdo” (si si), j’apprécie la diversité d’opinion malgré quelques aberrations que l’on peut lire de ci de là dans ce journal. Cela ne semble pas être votre cas (bien sûr vous allez rétorquer que votre propos était uniquement centré sur le plagiat, etc. etc.).