[fourcol_three_first]
Est-on capable de reconnaître le plan de métro d’une ville si on le réduit à sa plus simple expression : un réseau sans indications de lignes et de lieux ? Sous cette forme, le réseau de métro apparaît parfois bien différent du plan qu’arborent les stations. Dans le but de questionner notre relation à cette forme de visualisation, je proposais fin juin un quiz mettant en scène 15 réseaux de métros du monde entier. Ce billet revient sur cette expérience en publiant un rapide aperçu statistique des résultats obtenus par un échantillon de 1000 utilisateurs.
Attention, cette page présente les résultats de ce quiz. Si vous ne l’avez pas encore fait, cliquez sur le bouton ci-contre à droite pour tester vos connaissances, et revenez ensuite consulter les résultats ![/fourcol_three_first][fourcol_one_last]
METRO QUIZ[/fourcol_one_last]
Berlin semble être la ville dont le réseau de métro est le plus reconnaissable, devant New York, Paris, Lausanne et Moscou (les 5 seuls réseaux de métro à dépasser les 50% de réponses juste). Alors que la composition de ce groupe de tête n’est pas étonnante (villes très touristiques), on notera la très bonne place de Lausanne, évidemment bien connue d’une partie du public de ce blog dont 20% des visites (dans les 10 jours qui ont suivi ce quiz) proviennent de Suisse.
À l’opposé, les réseaux du Caire, de Téhéran, de Rome, de Taipei et de Pékin semblent être largement inconnus des participants. Ils reçoivent tous des scores inférieurs à 33.3%, ce qui signifie que ces questions induisent suffisamment en erreur les internautes pour qu’ils répondent encore plus souvent faux que s’ils répondaient au hasard (1 chance sur 3) ! Au milieu de ces destinations moins connues, Rome fait exception : son réseau très simple (2 lignes seulement) a certainement induit en erreur les internautes.
Commentaire
Ces analyses ne sont pas complètes si on ne tient pas compte des deux villes “leurres” proposées au choix des participants (raison pour laquelle elles sont indiquées sur le graphique des résultats)! Un réseau n’est pas toujours reconnaissable en soi, mais il le devient comparativement ou par élimination des propositions manifestement fantaisistes ou déjà connues par l’internaute. A contrario, mettre des villes connues parmi les “leurres” semble être un élément très perturbant qui a probablement joué un rôle dans le cas de Pékin, Taipei, Téhéran ou encore Rome dont le résultat est particulièrement étonnant puisque malgré le fait que le réseau de Barcelone est réputé pour être étendu (11 lignes) et que celui de Lyon était susceptible d’être connus d’une part importante d’internautes (30% de français parmi les visites des 10 jours qui ont suivi la mise en ligne du quiz), beaucoup s’y sont trompés.
À noter que les “leurres” ont systématiquement été choisies parmi des villes dont le système de métro accueille un nombre de passagers plus ou moins similaire à la ville “correcte” (voir la liste ici). Cependant, le nombre de passagers d’un métro n’est pas proportionnel à la taille ou à la complexité du réseau. On peut donc volontiers imaginer que le très bon score de Berlin (10 lignes) est en partie dû à la relative petitesse des réseaux de Caracas et surtout d’Athènes (4 et 3 lignes, mais qui accueillent un nombre de passagers très proche). Qui se doutait que Téhéran abritait un métro avec autant de lignes que celui d’Amsterdam, mais avec une population de passagers 10 fois plus importante ?
Au-delà de questionner nos représentations, ce petit exercice rappelle qu’un réseau est un objet mathématique et que la distance entre deux stations prises au hasard sur un plan de métro est moins dépendante de la distance géographique que du nombre de stations qui les sépare sur telle ou telle ligne.
Trackbacks/Pingbacks