Ce dimanche 9 février, la population suisse se prononçait à 50.34% en faveur d’une initiative populaire de l’UDC intitulée “contre l’immigration de masse”. Outre que le résultat est extrêmement serré (le “oui” ne l’a emporté que par 19519 voix d’avance), il n’est pas du tout homogène localement puisque de très grandes différences sont observables entre les cantons.
[ENGLISH DATAVIZ BELOW]
Une corrélation entre le taux d’étrangers et le vote ?
Dans le graphique ci-dessus, les 26 cantons suisses, représentés par des cercles de taille proportionnelle à leur population, sont répartis horizontalement en fonction du pourcentage d’acceptation de l’initiative et verticalement en fonction du pourcentage d’étrangers résidents.
À deux exceptions près, tous les cantons qui ont voté majoritairement “OUI” à l’initiative contre l’immigration de masse sont des cantons dont le taux d’étrangers est inférieur à la moyenne nationale1 ! Est-ce à dire que la peur de l’étranger est alimentée par sa méconnaissance ? Aux deux extrêmes, le Jura (JU) et le Tessin (TI) sont les seuls cantons auxquels semble s’appliquer une règle différente.
Update 9 fév. : À voir également (ci-contre), la carte de MicroGIS des résultats de cette votation qui montre sans appel le clivage lié à l’urbanisation en affichant les résultats commune par commune sur une carte de la Suisse où le Tessin apparaît très isolé.
Update 10 fév. : Inspirée de cet exemple, la superbe cartographie interactive de Stefan Trachsel (ci-contre) qui ne s’arrête pas aux résultats des cantons mais propose une visualisation des résultats des districts. À noter que les couleurs des points sont héritées du vote du canton et pas du district lui-même, ce qui permet de voir les districts qui n’ont pas voté comme la majorité du canton.
Update 10 fév. : Les données de ce graphique sont disponibles ici : data
Update 10 fév. (18h) : À l’image de cette première expérience, la RTS a produit une série de tableaux offrant de nouvelles manières de lire ces données. Le résultat de la votation est croisé avec le taux de frontaliers, d’étrangers, le niveau d’étude et la taille des districts.
Update 13 fév. : Patrick Schellenbauer propose une visualisation de la même inspiration, mais qui prend comme deuxième axe le solde migratoire des cantons pendant la période 2000-2012, avec une conclusion similaire.
Lire aussi : Xénophobie et statistiques, à propos de la campagne de l’UDC au sujet de cette initiative “contre l’immigration de masse” et de ses approximations démographiques.
Update 14 fév. : Laura Symul a réalisé un tableau qui compare les résultats cantonaux de deux initiatives mises au vote ce dimanche 9 février : l’initiative sur l’immigration de l’UDC et l’initiative contre le remboursement de l’avortement sont très fortement liées.
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ENGLISH VERSION : here is an english version of this visualization. (CC) license – freely reusable with link to this post.
Bonjour,
Corrélation n’est pas égale à causalité (cf. Schneider Amman sur les maturités).
Il est peut-être plus intéressant de voir les données aux niveaux des communes (avec plus de variance néanmoins).
http://www.nzz.ch/aktuell/schweiz/argumente-der-wirtschaft-setzen-sich-nicht-durch-1.18239520#image:zoom_1-18239507
On voit à ZH que ce sont les communes riches qui ont voté non. Sinon la carte de MicroGIS est un mauvais graphique, car elle est utilise deux biais: d’une part il est difficile d’évaluer la taille de cercle pour un humain non ordinaire (vous êtes statisticien donc vous n’êtes sûrement pas ordinaire) puis il y a également un biais de sélection car l’oeil cherchera plus vite les amples cercles plutôt que les petits et donc le jugement sera biaisé…
Bonjour. Oui, évidemment, corrélation n’est pas causalité. D’ailleurs, pas sûr qu’il y ait réellement une corrélation forte ici, ni que les paramètres choisis soient les seuls qui puissent donner cette impression. Je serais très intéressé par une analyse de fond de la situation zurichoise (je m’en tiendrai informé demain dans les médias traditionnels, mais si vous avez des blogs à me conseiller, je suis preneur de ces avis alternatifs).
Je vous rejoins sur les limites de la carte MicroGIS. Je lui accorde le bénéfice d’afficher toutes les données d’un coup.
Hello Martin,
2 choses: le site n’est pas en maintenance: il est descendu grâce à toi! Plus sérieusement, nous avons été victimes de notre succès, mais on vient de remonter les limites de manière à ce qu’il fonctionne. Ca ne devrait plus poser de problèmes.
Et deux: voyons, Martin, tu utilises aussi les cercles proportionnels à tout va et tu sais comme nous depuis Bertin que ça marche sémiologiquement très bien!!!
A+, Pierre
Ah ah, merci pour la précision, j’enlève la petite mention immédiatement.
Pour la carte en cercles, je suis absolument d’accord sur son bien-fondé et sa justesse. Je pense qu’il y a une question de rendu visuel qui est effectivement un peu limite au niveau des très petits cercles dont il est difficile de distinguer la couleur. Vous générez ces cartes automatiquement sur la base des résultats publiés ou c’est à la main ?
La carto est automatique – le gros du boulot, comme toujours dans notre domaine, c’est de récupérer et de mettre en cohérence les données. Pour la question de la taille des cercles proportionnels, c’est un équilibrage qui doit être fait entre les risques de recouvrement excessifs des cercles proportionnels dans les régions peuplées, et celui de minimiser et de rendre la lecture plus difficile dans les régions peu peuplées. C’est un compromis – nous choisissons plutôt d’éviter les recouvrements autant que possible, car ils sont plus préjudiciables à une bonne lecture du phénomène que la disparition de très petites entités.
Oui, ce serait vraiment intéressant de pouvoir calculer une corrélation basée sur la richesse au niveau communal (mais peut-être qu’au niveau cantonal cela donnerait déjà quelque chose?)… Il y a quelques années, le Temps avait parlé dans un éditorial des “polytraumatisés de la mondialisation” et j’ai l’impression que l’on retrouve largement ce phénomène dans le vote de hier, mais également, par exemple, dans la montée du vote FN dans certaines campagnes françaises…
Pour la carte de MicroGIS, le problème est qu’il est difficile de faire autrement… Si tous les cercles avaient la même taille, un “humain ordinaire” ne retrouverait pas Winterthur ou Berne sur la carte et l’information qu’elle veut donner serait justement perdue…. De plus, les gens qui regardent cette carte savent que le oui l’a emporté et n’ont donc pas le risque de se dire que, finalement, “le rouge l’emporte quand même largement”… Mais je manque peut-être de créativité cartographique et il existe peut-être d’autres solutions?
Pour avoir siégé dans la commission des finances d’une petite commune, je sais à quel point le solde péréquatif (la “richesse” de la commune) passe du négatif au positif puis du positif au négatif d’année en année (puisqu’une “bonne” année induit une contribution supérieure l’année d’après et qu’une contribution supérieure induit souvent une “mauvaise” année en terme de finances communales) avec beaucoup de volatilité. Mais au niveau cantonal, ça peut déjà donner quelque chose.
Si j’ai décidé de ne pas cartographier cet élément ici, c’est parce que cette démarche induit une forme de jugement de valeur sur le rapport étrangers/richesses et que je la laisse donc aux vrais politologues ou journalistes.
Bonjour,
Pourrait-on me confirmer que les étrangers n’ont pas le droit de vote à ce genre d’initiatives?
Merci
Confirmé ! (Oui, évidemment, ça changerait toute l’interprétation…)
Je ne suis pas convaincu par la corrélation. On pourrait aussi imaginer que plus la proportions d’étrangers est importante dans un canton, plus celle-ci pourrait engendrer de la xénophobie non ?
L’analyse me semble ainsi peu convaincante d’un point de vue mathématique. Votre outil peut-il fournir un indice de corrélation ?
Merci pour cette remarque. Je ne conclu pas qu’il y a effectivement une corrélation forte (dans le billet, je pose la question). Force m’est toutefois de constater que la corrélation que vous évoquez entre proportion d’étrangers et xénophobie ne se vérifie pas dans cet exemple, mais c’est clair qu’il ne s’agissait pas d’une votation “sur la xénophobie” mais bien sur un objet particulier et technique.
Pour répondre à votre 2e interrogation : non, l’outil ici utilisé est uniquement graphique. Je ne suis moi-même pas statisticien. D’ailleurs, il faudrait comparer cet indice de corrélation avec celui obtenu avec d’autres croisements, comme la santé économique des cantons, par exemple.
Je n’aime pas trop ce genre de graphique. Vous l’utilisez pour vous poser la question de la méconnaissance de l’autre ; tandis que l’ultra-droite va utiliser le taux de naturalisation pour opposer deux “camps” de suisses.
En outre, les personnes qui ont voté l’initiative de l’UDC sont bien souvent des pendulaires si l’on regarde les cartes. Je doute qu’ils aient effectivement et majoritairement une méconnaissance de l’autre.
Il serait également sans doute vain de vouloir comparer l’opinion des rédacteurs en chef des journaux clefs de ces régions, comme j’ai pu le lire ici ou là.
Pour ma part, je retiens qu’il y a sans doute plus de 20’000 personnes qui ont voté “oui” en espérant un “non” et qu’ils se sont probablement réveillés ce matin avec de forts regrets.
Disons, et je rebondis sur le premier commentaire, on doit pouvoir trouver une corrélation avec d’autres paramètres statistiques, sans pour autant que ce lien soit significatif.
Oui, c’est le propre de la corrélation, non ? On observe une tendance, mais cela ne suffit pas à établir une causalité formelle. (Cela dit, je ne suis pas un spécialiste en la matière, juste un observateur, justement.)
Tout ça me rappelle les travaux de Dietlind Stolle et al. (2008), Uslaner (2012), etc. sur l’effet positif du contact inter-ethnique sur la confiance généralisée…
Moi, je vois un tout autre lien: tous les cantons avec un fort pourcentage de francophones (tous le monde parle français à Bâle ville) ont votés NON. Tous les alémaniques ont votés OUI, et les Tessinois qui font face à un gros problème face aux travailleurs italiens ont voté en toute logique par rapport à leur situation spécifique. Cela a toujours été ainsi, les Alémaniques majoritaires ont peur de l’extérieur, les francophones doivent en permanence être avec des étrangers (le Suisse allemand est un étranger pour un Romand, sauf quand il gagne des médailles en sport). C’est simplement culturel.
C’est juste, on observe cette corrélation ici également, même si je ne suis pas sûr qu’on puisse l’exploiter pour tirer des conclusions sur la nature du vote de ce dimanche (le röstigraben étant un phénomène très étudié, je me demande si étudier encore une fois cette “frontière” est vraiment opportun). Mais c’est juste, concrètement il y a un clivage qui correspond aux répartitions linguistiques.
@Matteo Gagliolo: Serait-il possible d’avoir les références complètes des deux ouvrages/articles que tu cites dans ton commentaire? Merci beaucoup.
It would be interesting to look at the inter border commuter flows, and the GDP sector composition per Canton.
La Suisse n’a jamais été aussi unie ! Tous les suisses ont peur que la prospérité économique diminue. Certains ont voté non, par peur que les étrangers partent et qu’ils perdent leur job. D’autres ont voté oui, par peur que les étrangers viennent et leur prennent leur job…
C’est intéressant de voir encore une votation dont le résultat est encore une nette coupure entre les canton ruraux et les autres.
En voyant le résultat de cette votation, la répartition de la péréquation(entre autre) et le dumping fiscal de certains cantons, laisse apparaître un manque certain de lucidité quant au respect des règles du jeu qui convienne à un bon climat entre les cantons.
On vient vite à se demander à quelle point ce genre de votation qui fait disparaître le Röchtigraben en créant un nouveau clivage n’est pas un auto-goal des Neinsager.
A very nice graph. I would like to use the graph and the data for a trainings course about graphs here in the Netherlands. Is it possibole to send me the data set? Kindest regards, Jelke Bethlehem (jelkeb@xs4all.nl).
Sent (the dataset is now also available at the bottom of the post).
Peu d’étrangers résidents dans le Jura, mais beaucoup de frontaliers quand même. Après, il y a beaucoup de frontaliers au Tessin aussi.
Ca se joue beaucoup sur les différences culturelles tout de même, les Romands sont traditionnellement plus ouverts au monde que les Suisses-Alémaniques.
Vous est-il possible de mettre tout cela en relation avec le taux de participation à la votation en fonction des cantons?
Oui, ce serait évidemment possible, c’est ce que j’ai d’ailleurs proposé lors de votations récentes (ici, ici et ici), mais je ne sais pas si c’est très pertinent ici. Difficile à afficher comme une 3e dimension sur le même graphique, mais on peut en faire un autre.
Je pense que le terme d’étranger reste à creuser pour ne pas faire le lit d’idéologies populistes Habitant au Tessin où pratiquement toute la population sur quelques générations a des liens de parentés avec l’Italie, le vote s’adresse bien plus à un gradient de différence économique et politique face à un pays en grave crise institutionnelle, culturelle et financière. De plus l’étranger pourrait être , pour les italiens naturalisés ce qu’ils ont pu sentir comme non viable. Idem dans une moindre mesure pour un gradient de reconnaissance réciproque entre centre et périphérie en Suisse même dont l’accentuation pourrait rendre “étranger” l’autre bien au delà de sa nationalité Ne sommes nous pas devenu et révélé grâce à notre système démocratique sensible …des européens moyens ?.
D’accord avec vous sur les pincettes à prendre avec l’interprétation. D’ailleurs, je ne me permets pas ici d’interpréter les données (c’est le travail des politologues et journalistes), juste leur donner une lisibilité. “Etranger” est une catégorie de l’OFS, dans le cas ci-dessus.
Bonjour,
L’adhésion de la Suisse à l’espace Schengen a permis à de nombreux suisses de venir habiter légalement en France. Il faudra bien remettre aussi cela en cause pour libérer des logements en France. Les suisses ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre (ils avaient déjà la crémière).
L’emigration des suisses vers la Haute Savoie et l’Ain me semble antérieure l’ adhésion, non ?
“tous les cantons qui ont voté majoritairement “OUI” à l’initiative contre l’immigration de masse sont des cantons dont le taux d’étrangers est inférieur à la moyenne nationale ! Est-ce à dire que la peur de l’étranger est alimentée par sa méconnaissance ?”
La moyenne nationale est au dessus de 20% ! Lorsqu’il y a 15% d’étrangers dans un canton, peut-on parler de méconnaissance ?
Mais alors vous êtes incroyables, au lieu de saisir l’opportunité de prendre exemple sur le démocratie suisse, vous vous lancez dans une analyse statistique. Pourtant c’est CRIANT; les suisses ont pu S’EXPRIMER et décider de leur destin. C’est pas bien ça ?
Euh, je suis Suisse et fais partie des personnes qui ont pu s’exprimer (en majuscule ou pas…) et “décider de mon destin”…
Et comme la votation s’est jouées à 0.34% dans un paysage extrêmement hétérogène (alors que mon canton, VD sur la carte ci-dessus est très très clairement contre l’initiative), oui, il y a lieu d’analyser le résultat !
Il me semble que la corrélation “aire métropolitaine” soit plus claire. De plus, pour ZH, GE, VD, BS le poids de la population de l’aire urbaine, métropolitaine sur le poids de la population du canton est importante. Dès lors les facteurs instruction, capital me semblent jouer un rôle de corrélation plus important que le contact avec la population étrangère.
http://bit.ly/1lr0UiE
C’est tout à fait juste. Mais l’unité de référence (et ce n’est pas pour rien puisque c’est une unité qui a une unité administrative et pas seulement géographique comme l’aire métropolitaine qui peut s’étaler sur plusieurs unités administratives) est le canton. Pour rester dans un modèle comparable avec ce que proposent les médias et éviter les questions liées à l’appartenance ou non de telle commune à telle aire métropolitaine, je m’en tiens aux cantons.
Oui, mais le poids de la population vivant dans les agglomération urbaines dans les cantons GE, VD, BS, ZH, ZG sur la population totale du canton est plus importante que pour les autres cantons. La preuve: la population vivant en agglomération urbaine à Fribourg ne pèse que le 27-28% sur la population totale du canton, et en effet la proportion de oui dans le canton n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas le cas pour Vaud: l’agglomération Lausanne-Morges pèse sur la population totale pour 47%. Donc, moi aussi je tiens compte de la variable canton. Le poids de la pupulation urbaine dans les cantons de GE, BS, ZG et ZH est plus imporante que pour les autres cantons. La preuve. Berne en agglomération a refusé l’initiative. Mais la population urbaine de l’agglomération ne pèse qu’un tiers sur celle du canton de Berne. A cela on peut ajouter que les chefs lieux, villes isolées, en Suisse ont de manière générale refusé l’explication. Cela explique pourquoi il semble il y avoir une corrélation “contact avec les étrangers” et refus de l’initiative, mais celle-ci n’est pas explicative. En revanche, l’analyse de la population urbaine qui vote explique d’une meilleure manière le phénomène: d’un côté elle habite effectivement des zones avec un plus haut taux d’étrangers (l’urbain) mais surtout, la population urbaine suisse (et qui participe au vote) détient plus d’instruments liés à l’instruction de plus haut niveau, et plus de ressources. Votre corrélation ressemble plutôt à l’explication sur la criminalité inversée où la variable “étranger” semble peser, quand en réalité ce sont plutôt les facteurs instruction-éducation et ressources financières qui sont contenues par l’indicateur étranger.
Oui, vous avez raison, mais tout ceci est une interprétation. L’interprétation est évidemment nécessaire (et doit être faite par des personnes qualifiées, ce que je ne suis pas), mais je me suis borné à représenter des données. Si j’en reste à la question de la représentation, je répète qu’il est très difficile de représenter les agglomérations comme des “ensembles” (autrement que commune par commune, comme la carte MicroGIS citée dans les “updates” de ce billet) parce qu’il n’existe pas de classification des communes qui dise clairement que, par exemple, Pully fait partie de l’agglomération de Lausanne (mais dans le district de Lavaux).
Si, il existe une classification. J’ai posté l’image issue de l’OFS qui détermine les aires métropoles suisses. Aussi, les agglomération sont déterminées, voire Agglosuisse et la liste. Que Pully fasse partie de l’agglomération lausannoise c’est clair, en termes de mobilité par ex. ligne des bus plus ligne Rer. Les données sont celles aussi qui disent quelle propoortion de la population d’un canton vivent en milieur urbain, leur revenu, leur niveau d’éducation. Le contact avec la population étrangère, en soi, n’expique pas le vote. Ce facteur, comme l’indicateur étranger avec la criminalité, mobilise des indicateurs explicatifs du vote.
Pour agglomérations et liste de communes, voire ici par exempe: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/regionen/11/geo/analyse_regionen/04.html
Ah, mes excuses, je n’avais pas connaissance de cette définition OFS, excellent !
Une chose n’est pas claire pour moi: est-ce que les 50,3% ont voté, par la même occasion, contre l’immigration des capitaux frauduleux des substances illicites, la fraude fiscale et autres corrompus de tout poils ?
Explaining Islamophobia. A test of four Theories Based on the Case of a Swiss City, 2006, SZS 31: 547-566more
by Jörg Stolz Ça confirme exactement ce que vous dites, au moins pour un groupe : les gens qui ne côtoient pas de musulmans sont les plus négatifs à leur égard. https://www.academia.edu/3578146/Explaining_Islamophobia._A_test_of_four_Theories_Based_on_the_Case_of_a_Swiss_City_2006_SZS_31_547-566
l’humoriste-maison anti-système, le milliardaire ultrasuisse
de la Suisse le vivant tabernacle
a déclaré, à propos d’une fuite des cerveaux from Bretagne
to Appenzel Rhodes Intérieures :
Pas de Le Pen chez nous!
Mais s’ils ont des valises à mettre en consigne
bienvenue en Suisse !
Très belle infographie. Je suis arrivé ici via Google Images après avoir vu l’analyse suivante de la corrélation de la densité de population sur la couleur politique du vote majoritaire aux USA : http://davetroy.com/posts/the-real-republican-adversary-population-density.
…qui m’a rendu curieux à propos d’une corrélation éventuelle du même genre des communes suisses germanophones pour le vote anti-immigration. Auriez-vous par chance vu passer quelque chose de cette sorte?
Excellent, je n’avais pas eu l’occasion de lire cette analyse qui corrobore tout à fait les observations suisses, merci beaucoup pour le partage !
Non, je n’ai malheureusement pas vu passer d’analyse similaire pour la suisse qui prenne en compte la densité de population des communes elles-mêmes.
Je pense que cette discussion révèle magistralement le fond du problème : comme pour le climat, on s’offre le luxe de perdre du temps en se querellant sur des détails d’experts. Depuis 1992, tout Welsche qui aurait pris la peine de connaître, un peu, mieux, la Suisse allemande, l’aurait déjà vu aussi, il y a, surtout, un clivage ville-campagne. On refuse de voir un trait récurrent du tableau, une ligne-force, et c’est bien dommage. Il est temps, et on pourrait faire de cette votation, un outil d’union nationale, réelle, autour des jeunes. Non pas ceux beuglant et brandissant un drapeau avec des connotations dont leurs cerveaux embrumés de bière n’ont même pas connaissance, mais cette jeunesse magnifique, ouverte, souriante, mélangée qui travaille, étudie, pense, rêve au delà du giron de la mère patrie.
S’il n’est pas scientifique, certes, de faire trop de raccourcis, les OUI, eux, se gagnent en appuyant sur un point.
Le point qui pourrait faire mal, maintenant, après Erasmus, et d’autres points douloureux pour notre économie, c’est : aurons-nous, nous, rats des villes grattant nos salaires par les échanges, les moyens, demain, de continuer à payer 3 milliards de subventions à l’agriculture, pour que les rats des champs se sucrent doublement sur nous.
Merci pour cette réflexion. Mais n’est-ce pas une forme de chantage que de jouer sur les subventions agricoles ? Qui plus est, cela concrétise encore plus le clivage.
Merci pour cet éclairage binaire. En gros il y a les gens ouverts, sympas et surtout intelligents d’un côté et de l’autre un ramassis d’abrutis abreuvés de bière (pas de Merlot ?).
Concernant cette votation: ne viendrait-il pas à l’idée de certains génies branchés et urbains (vous voyez j’affectionne tout comme vous les catégories dépréciatives) que les bouseux en question, côtoyant peu d’étrangers, désirent justement ne pas en côtoyer plus ? Par principe de précaution en quelque sorte ? Je réponds à votre place et j’imagine votre effroi: “Horreur!”. Cela ne saurait être possible vu que le multiculturalisme véhicule des vertus quasi-mystiques. Ah qu’il est doux de se penser en gardien du syncrétisme universel et de fustiger le bouseux, le campagnard, l’idiot (qui bien souvent travaille en ville et habite à la “campagne” (ce qu’il en reste)).
Mais je ne voulais pas bouleverser tant d’unanimité. Et puis, lorsque vous parlez de corrélation c’est celle de Pearson, de Spearman ou Kendall ? Salutations depuis les confins de la civilisation.
Merci pour cette remarque. On perd effectivement parfois de vue que, bien que (et c’est une réalité qu’il ne faut pas nier) les résultats d’une votation soient absolument binaires (c’est OUI ou NON), l’interprétation des résultat ne doit, elle, pas être soumise à une seule logique binaire simplificatrice.
Vous noterez d’ailleurs que ce court billet et la visualisation qu’il contient ne fait pas dans l’interprétation mais uniquement dans la visualisation de résultats bruts. Une visualisation qui peut, ou pas, faciliter l’interprétation.
Bonjour,
Je m’adressais (avec une certaine mauvaise humeur il est vrai) principalement à Bixby Ay dont le manichéisme m’a désespéré.
Je ne peux qu’approuver votre réponse à mon commentaire. Merci.
Si vous nommez cet article “Suisse : La votation sur l’immigration en un graphique” et non pas par exemple “Un graphique relatif à la votation sur l’immigration” c’est que, à mon avis, vous avez l’intention d’expliquer ce vote uniquement par une “corrélation” entre pourcentage de oui et pourcentage d’étrangers (“en UN graphique”).
Par ce titre vous expliquez déjà la manière dont il faut interpréter le graphique puis, “a posteriori” (après réactions), vous nous expliquez qu’il ne s’agit que d'”une visualisation de résultats brut”, etc. Les résultats et le graphique sont peut-être bruts mais pas l'”enveloppe” (titre, commentaires, etc.).
Je trouverais plus honnête que soit 1) vous présentiez des résultats bruts avec une description objective ou 2) que vous annonciez clairement vos convictions politiques en préambule de l’article. Je trouve que vous jouez un peu sur les deux tableaux.
Salutations
Bonjour,
oui, bien sur les étrangers ne peuvent pas voté. Mais les naturalisés, oui. Et comme, vous le dite vous même,
Les cantons avec le plus fort taux d’étrangers ont voté non à cette initiative, auront certainement aussi le plus fort
taux de naturalisation. Et sont en plus les cantons qui ont le plus fort taux de personne inactive (chômage, gains
intermédiaire, social, autres).
Bonjour, merci pour votre remarque. Elle ne semble toutefois pas fondée puisque les naturalisés votent extrêmement peu (c’est une réalité malheureuse) et qu’on remarque très fréquemment qu’ils expriment un vote anti-immigration pour préserver une partie de leurs acquis.
Bonjour, je m’étais aussi amusé à faire des statistiques sur les votations du 9 février. Du moment que l’on teste un modèle multivarié, l’effet du taux d’étranger n’est plus du tout statistiquement significatif. Je ne vois plus de corrélation avec le taux d’étranger qui est en fait seulement une variable secondaire corrélée à une autre variable qui elle a un effet significatif: ville VS campagne.
Donc les deux variables qui expliquent le vote sont le pourcentage de francophones dans le canton et la densité des districts. Donc du coup ce graphique bien que joli nous induit totalement en erreur.
Merci pour votre commentaire. Je serais très intéressé à voir les résultats de votre analyse statistique, si vous avez un lien, n’hésitez pas à le poster ici 🙂
Vous avez raison, il n’y a pas de corrélation au sens stricte du terme. Ce visuel n’avait d’ailleurs pas pour but d’en apporter la preuve mais de questionner le résultat du vote en le croisant avec des données démographiques. Il faut donc plutôt y voir une approche “documentaire” qu'”heuristique”.